La tragédie de Rossignol par des ados
Namur-Luxembourg Moi, JP, 16 ans, fusillé est un recueil de 34 nouvelles inspirées des faits du 19 août 1914.
Soixante et un adolescents de Gaume se sont réapproprié la tragédie vécue en août 1914 à Rossignol. Une bataille très sanglante qui verra le village martyrisé et quelque 120 habitants du village transportés à Arlon et fusillés sur les quais par les troupes allemandes.
Ces élèves de 3e et de 5e année de l’Athénée d’Izel et du collège Saint-Benoît d’Habay ont rédigé 34 nouvelles à travers le regard d’un garçon de 16 ans fusillé par les Allemands à Arlon le 26 août 1914. Un travail long de plus de deux années en prélude aux commémorations du début de la Première Guerre mondiale.
"Nous avons voulu travailler sur cette tragédie avec des adolescents de la région. Et prendre en compte le vécu des populations civiles plutôt que l’aspect guerrier de ces événements" explique Bernard Mottet, directeur du centre culturel Rossignol-Tintigny.
Le travail a débuté en septembre 2012 avec la diffusion d’un documentaire sur la guerre 14-18 et la visite du village. Au total, près de 300 élèves ont participé à ces journées préliminaires du travail d’écriture.
"Les élèves ont rédigé seuls ou en groupe avec une liberté totale d’écriture. Il n’existe aucun écrit de ce qui s’est passé à Rossignol. Les élèves ont inventé une vie à JP. Ils se sont mis à sa place dans un monde qui n’est plus le leur, cent ans plus tôt" explique un professeur d’Izel.
Au fil des mois d’écriture, les adolescents ont été accompagnés par l’écrivain Jean-Pierre Echterbille, auteur de deux ouvrages sur la guerre 14-18.
Sur les 58 nouvelles écrites, seules 34 ont été retenues. "Elles n’ont pas été simples à sélectionner. Cela a fonctionné au coup de cœur. J’avais donné quelques directions aux élèves pour débuter. Je suis impressionné par leur fascination à la mort et aux liens familiaux" relève l’auteur.
Le recueil, tiré à 700 exemplaires, est disponible dans les bibliothèques de Florenville et de Tintigny. Des textes qui seront adaptés au théâtre par la Compagnie Alvéole.
Laurence Brasseur
Publié le vendredi 27 décembre 2013
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